« 21 Jours inoubliables », un film d’Alexandra Alévêque et d’Alexis Marant le 30/10 à 22h50 sur France 2

La population française vieillit. Derrière les statistiques, il y a des solitudes, et des familles qui se débrouillent comme elles peuvent. Comment vivent-ils, ces seniors qu’on n’ose plus appeler vieux ? Que nous disent ceux qui s’en occupent au quotidien, aides à domicile ou aides soignant ?

Pour 21 Jours et France 2, Alexandra Alévêque a côtoyé ces professionnels de la dépendance qui savent ce qui se cache derrière le grand âge. Elle a travaillé à domicile et en institution.

Pendant ces 21 jours, elle a observé la relation fragile qui s’établit entre soignants et soignés, la confiance à reconquérir chaque jour quand la mémoire s’évapore et les repères s’estompent…

Pourquoi 21 jours ? Parce que c’est le temps nécessaire pour s’adapter, oublier ses a priori et entrevoir une réalité nouvelle. Durant cette expérience, Alexandra Alévêque a surtout été confrontée à un mal aussi tabou que dévastateur, la maladie d’Alzheimer. En France, il y a plus de 800 000 cas identifiés. Mais beaucoup de malades échappent au diagnostic, parce qu’ils sont trop isolés, ou parce que leur entourage reste dans le déni. 3 millions de Français ont un proche touché… et pourtant la maladie d’Alzheimer reste mal connue, et peu traitée par les médias.

Novice dans l’accompagnement des personnes âgées, Alexandra Alévêque a d’abord partagé le quotidien d’aides à domicile. C’est une profession aux contours encore flous. Les vocations manquent, et les formations sont rares.
Les besoins sont pourtant énormes : 70% des malades d’Alzheimer vivent encore chez eux. Recevoir une aide à domicile est pour eux décisif et permet d’éviter le placement.

Alexandra a ainsi rendu visite à Jeanne, 87 ans. Pétillante et gaie, la vieille dame ne reconnaît plus sa propre rue.
Elle a suivi Marion et Hélène dans leurs tournées. Des aides à domicile qui prennent leur travail à cœur et veillent au jour le jour sur leurs « petites dames ». Alexandra a aussi secondé Nathanaëlle et Catherine, qui travaillent elles dans un accueil de jour parisien, pour « jeunes » malades d’Alzheimer. Leur rôle : tenir la mémoire en éveil avec des tâches simples : mettre le couvert, ranger un jeu de société…

Mais quand les souvenirs s’en vont, le moindre geste devient une épreuve. Comment déjeuner normalement, quand on ne connait plus la fonction d’un verre ou d’une fourchette ? Auprès de Nicole, Michel, Dorothée et les autres, Alexandra a mesuré à quel point cette maladie fragilise ceux qu’elle frappe. « On est cabossés, mais quand même, on est encore là… », philosophe Dorothée, qui comme les autres s’accroche pour ne pas perdre pied.

Enfin, Alexandra Alévêque s’est fait embaucher par un EHPAD, dans une unité spécialisée pour les malades d’Alzheimer.Avec Rose et Barka, ses collègues, elle a pris soin d’hommes et de femmes désormais incapables de vivre chez eux. Pour ces cas sévères, l’entourage, épuisé et parfois culpabilisé, a jeté l’éponge et accepté de confier la mère ou l’époux. Ils s’appellent Félix, Angèle ou Lucienne et même s’ils n’ont plus toute leur tête, Alexandra Alévêque se souviendra longtemps de leur présence.

« 21 jours inoubliables », un film d’Alexandra Alévêque et d’Alexis Marant à découvrir le mardi 30 octobre à 22h50 sur France 2

Interview d’Alexandra Alévêque, réalisatrice de « 21 jours à l’usine » diffusé le 18/09 à 22h50 sur France 2

Quelle est la situation des ouvriers en France aujourd’hui?

Pour France 2 et « 21 Jours », Alexandra Alévêque a travaillé pendant trois semaines chez un sous-traitant automobile à Sochaux. Elle a vécu aux côtés de ceux qu’elle a filmé et nous ouvre les portes d’un monde, avec ses codes et ses difficultés. Elle a partagé la tendresse, la solidarité, l’émotion, le rire même au sein de situations difficiles.

Dans cette interview, Alexandra Alévêque raconte le tournage et son expérience à l’usine.

« 21 jours à l’usine », le 18 septembre à 22h50 sur France 2, et à revoir sur Pluzz.fr après la diffusion

« 21 jours à l’usine », un documentaire d’Alexandra Alévêque et Alexis Marant, le 18/09 à partir de 22h50 sur France 2

Où en sont les ouvriers en 2012 ? Pour France 2 et 21 jours, la journaliste Alexandra Alévêque a expérimenté pendant 21 jours le travail en usine. Combien sont-ils, ces cols bleus, hier au centre de toutes les luttes ? Comment vivent-ils ?

Invisibles dans les médias, ils sont encore nombreux dans les usines: près de 6 millions. C’est un actif sur 4, et pourtant cette population massive occupe 2% seulement de l’espace médiatique (source: Observatoire des Inégalités). Pour les comprendre, la journaliste Alexandra Alévêque s’est installée dans la région de Sochaux, berceau historique de Peugeot, au moment où la marque du Lion s’apprête à célébrer les 100 ans de son usine, le 15 septembre prochain. Pendant 21 jours, elle a fait l’expérience du travail en usine pour un sous-traitant automobile.

Levée à 3 heures et demi avec l’équipe du matin, Alexandra Alévêque va travailler à l’atelier soudure de Sideo-RDT, une PME de 60 employés. Un travail non qualifié, qu’elle apprendra sur le tas. Se présentant de façon transparente comme journaliste, elle sera employée à titre gratuit et ne prendra la place d’aucun autre salarié. Son expérience commence fin avril, entre les deux tours de la présidentielle, et se termine mi-mai. Deux mois plus tard, le groupe PSA annoncera la suppression de 8000 emplois, dont plus de 500 sur le site de Sochaux. Mais dans leur quotidien de sous-traitants, les collègues d’Alexandra sont déjà conscients que l’avenir est sombre.

Hébergée dans un foyer de jeunes travailleurs, Alexandra nouera des liens avec ses voisins de palier et collègues d’atelier. Elle peindra à petites touches le tableau sensible d’un monde ouvrier inquiet, dont les espoirs et les acquis s’effritent peu à peu. Il y a Gilbert, un collègue soudeur, qui à 51 ans gagne tout juste de quoi boucler le budget familial, et qui, à l’unisson de sa femme et de ses trois enfants, assume ouvertement un vote Front National.

Il y a Brian, 21 ans, un vieux routier déjà de la recherche d’emploi. Cinq ans de galères et de petits boulots. Cinq ans de va-et-vient entre chômage et contrats courts. Il y a Claudine, 48 ans, perpétuelle intérimaire, qui accepte toutes les missions et qui même malade va travailler, avec le sourire, “pour pas qu’on s’en rende compte ».

Il y a Christian, 61 ans, jeune retraité et vieux militant. 40 années chez Peugeot, et l’amertume de voir la traditionnelle solidarité ouvrière s’effriter avec la précarisation des plus jeunes et la montée du chômage.

Et puis il y a tous les autres, collègues de travail ou rencontres de hasard. Toutes ces petites mains de l’automobile qui n’arrivent pas à voir plus loin que la fin du mois. Ces travailleurs qui sont les visages de la désindustrialisation. Ces ouvriers inquiets, qui se livrent sans fard à celle qui, pendant 21 jours, est venue partager leur quotidien.

`« Les mots c’est bien, mais quand tu le vis c’est autre chose ! »

Partager pour comprendre, et faire des films en se mettant à la place des gens : c’est le principe de 21 jours.

Dans cette série documentaire innovante, la journaliste Alexandra Alévêque passe de l’autre côté de la caméra, pour expérimenter pendant 21 jours le quotidien de ceux qu’elle rencontre. À chaque fois, tous les protagonistes ont été mis au courant de l’opération. Alexandra Alévêque se présente en toute transparence.

Pendant 21 jours, et quelle que soit l’expérience vécue, Alexandra Alévêque tient son journal de bord. Elle raconte, à la première personne, ses difficultés, ses surprises, ses a priori qui s’envolent. Elle est pour un temps ouvrière, non-voyante ou garde-malade, mais n’oublie jamais d’où elle vient, professionnellement et socialement. Elle est à la fois dedans et dehors, mi-observatrice et mi- participante.

Cet exercice d’empathie active a une durée calculée: 21 jours, c’est assez long pour prendre des marques, et assez bref pour garder du recul. En 3 semaines, et sans interruption, Alexandra Alévêque s’adapte, perd ses habitudes et en prend de nouvelles, et souvent y trouve empathie et tendresse.

L’une des ouvrières, collègue d’Alexandra, le résume d’une phrase: “les mots, c’est bien, mais quand tu le vis, c’est autre chose”.