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[Appel à projets documentaires] Deuxième édition du concours PREMIÈRE CAMÉRA

Vous avez aimé Prison Valley, vous avez pleuré devant SugarMan et Michael Moore est votre héros. Vous voulez dire, montrer, vous voulez parler et faire parler. Caméra au poing ou à l’épaule, c’est le moment de vous lancer ! AB Groupe, Capa, France Info, KissKiss-BankBank et Racontr lancent la seconde édition de PREMIÈRE CAMÉRA, l’appel à création dédié au documentaire dans tous ses états et ouvert à tous les jeunes talents.

Le jury composé de journalistes, responsables d’antennes et de producteurs de France Info, Capa, AB Groupe, KissKissBankBank et Racontr remettra cette année deux prix pour récompenser le meilleur doc et le meilleur webdoc.
– Le lauréat du prix du meilleur documentaire verra son projet produit et diffusé sur l’une des chaînes du pôle Découverte & Sport AB Groupe.
– Le lauréat du prix du meilleur webdoc verra son projet produit par Capa et diffusé sur France Info.fr.
Pour participer, déposez votre projet puis lancez et réussissez votre collecte sur le site KissKissBankBank entre le 19 mai et le 14 septembre 2014. Les jurés désigneront en septembre les deux projets lauréats, parmi les collectes réussies !

Pour tout savoir : http://www.kisskissbankbank.com/premiere-camera
Pour lancer votre projet : http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/new

RETROUVEZ LES DEUX LAURÉATS 2013
LA MARCHE D’APRÈS
Par Lucas Roxo, Jenna Le Bras, François Hume-Ferkatadji
L’HÔPITAL, LA FRANCE ET LA RÉVOLUTION
Par Delphine Dufriche

« LE TABOU DU VIOL : L’appel de Clémentine Autain », un article paru dans le Nouvel Observateur du 12/07/2012

Le Nouvel Observateur Vous avez révélé dans un livre avoir été violée. Pourquoi transformer cette épreuve en cause politique ?

Clémentine Autain :

Quand ça m’est arrivé, je n’étais pas féministe. Dans mon esprit, j’avais été victime d’un malade mental, point à la ligne. Et puis on m’a expliqué qu’un lien existait entre patriarcat et viol. J’ai lu Simone de Beauvoir, Christine Delphy. Je n’étais plus seule dans mon histoire personnelle face à un fou dangereux, mais inscrite dans une histoire sociale, celle des rapports entre les sexes. Le viol est l’expression ultime de la domination masculine. Le placer dans le champ politique, c’est le situer là où l’on peut le combattre.
Comment comptez-vous faire ?

Je lance ici un appel à toutes les femmes qui ont été victimes d’un viol : célèbres ou inconnues, faites-vous connaître à l’adresse violmanifeste@nouvelobs.com.

Constituons une parole collective et publique forte. Pour qu’enfin change le regard porté sur ce crime, pour permettre aux victimes de se reconstituer, pour que ne pèse plus sur elles cette suspicion, comme s’il n’était pas certain que le viol a eu lieu. Libérons la parole sur le viol. Soyons courageuses, comme nos aînées signataires du « Manifeste des 343 salopes » publié par « le Nouvel Observateur » en 1971. Elles menaient le combat qui a conduit au droit d’avorter en toute légalité. Finissons-en avec le tabou du viol.

Qu’attendez-vous des pouvoirs publics ?

Qu’ils facilitent le dépôt de plaintes. Seul un viol sur huit en fait l’objet. L’homme qui m’a agressée était multirécidiviste. Sur près de trente victimes, seules trois sont allées au procès. Si les autres avaient pu parler, aurais-je été violée ? Il faut former les personnels de justice, les policiers, mener des campagnes d’information, car les gens ne connaissent pas la vérité sur le viol. C’est un fait banal et massif. En France, une femme est violée toutes les huit minutes.

Propos recueillis par ELSA VIGOUREUX

(*) France 2 diffusera à la rentrée un documentaire événement sur le viol. « Le Nouvel Observateur » et l’agence Capa sont associés à cette émission.