Articles

« 21 jours à l’usine », un documentaire d’Alexandra Alévêque et Alexis Marant, le 18/09 à partir de 22h50 sur France 2

Où en sont les ouvriers en 2012 ? Pour France 2 et 21 jours, la journaliste Alexandra Alévêque a expérimenté pendant 21 jours le travail en usine. Combien sont-ils, ces cols bleus, hier au centre de toutes les luttes ? Comment vivent-ils ?

Invisibles dans les médias, ils sont encore nombreux dans les usines: près de 6 millions. C’est un actif sur 4, et pourtant cette population massive occupe 2% seulement de l’espace médiatique (source: Observatoire des Inégalités). Pour les comprendre, la journaliste Alexandra Alévêque s’est installée dans la région de Sochaux, berceau historique de Peugeot, au moment où la marque du Lion s’apprête à célébrer les 100 ans de son usine, le 15 septembre prochain. Pendant 21 jours, elle a fait l’expérience du travail en usine pour un sous-traitant automobile.

Levée à 3 heures et demi avec l’équipe du matin, Alexandra Alévêque va travailler à l’atelier soudure de Sideo-RDT, une PME de 60 employés. Un travail non qualifié, qu’elle apprendra sur le tas. Se présentant de façon transparente comme journaliste, elle sera employée à titre gratuit et ne prendra la place d’aucun autre salarié. Son expérience commence fin avril, entre les deux tours de la présidentielle, et se termine mi-mai. Deux mois plus tard, le groupe PSA annoncera la suppression de 8000 emplois, dont plus de 500 sur le site de Sochaux. Mais dans leur quotidien de sous-traitants, les collègues d’Alexandra sont déjà conscients que l’avenir est sombre.

Hébergée dans un foyer de jeunes travailleurs, Alexandra nouera des liens avec ses voisins de palier et collègues d’atelier. Elle peindra à petites touches le tableau sensible d’un monde ouvrier inquiet, dont les espoirs et les acquis s’effritent peu à peu. Il y a Gilbert, un collègue soudeur, qui à 51 ans gagne tout juste de quoi boucler le budget familial, et qui, à l’unisson de sa femme et de ses trois enfants, assume ouvertement un vote Front National.

Il y a Brian, 21 ans, un vieux routier déjà de la recherche d’emploi. Cinq ans de galères et de petits boulots. Cinq ans de va-et-vient entre chômage et contrats courts. Il y a Claudine, 48 ans, perpétuelle intérimaire, qui accepte toutes les missions et qui même malade va travailler, avec le sourire, “pour pas qu’on s’en rende compte ».

Il y a Christian, 61 ans, jeune retraité et vieux militant. 40 années chez Peugeot, et l’amertume de voir la traditionnelle solidarité ouvrière s’effriter avec la précarisation des plus jeunes et la montée du chômage.

Et puis il y a tous les autres, collègues de travail ou rencontres de hasard. Toutes ces petites mains de l’automobile qui n’arrivent pas à voir plus loin que la fin du mois. Ces travailleurs qui sont les visages de la désindustrialisation. Ces ouvriers inquiets, qui se livrent sans fard à celle qui, pendant 21 jours, est venue partager leur quotidien.

`« Les mots c’est bien, mais quand tu le vis c’est autre chose ! »

Partager pour comprendre, et faire des films en se mettant à la place des gens : c’est le principe de 21 jours.

Dans cette série documentaire innovante, la journaliste Alexandra Alévêque passe de l’autre côté de la caméra, pour expérimenter pendant 21 jours le quotidien de ceux qu’elle rencontre. À chaque fois, tous les protagonistes ont été mis au courant de l’opération. Alexandra Alévêque se présente en toute transparence.

Pendant 21 jours, et quelle que soit l’expérience vécue, Alexandra Alévêque tient son journal de bord. Elle raconte, à la première personne, ses difficultés, ses surprises, ses a priori qui s’envolent. Elle est pour un temps ouvrière, non-voyante ou garde-malade, mais n’oublie jamais d’où elle vient, professionnellement et socialement. Elle est à la fois dedans et dehors, mi-observatrice et mi- participante.

Cet exercice d’empathie active a une durée calculée: 21 jours, c’est assez long pour prendre des marques, et assez bref pour garder du recul. En 3 semaines, et sans interruption, Alexandra Alévêque s’adapte, perd ses habitudes et en prend de nouvelles, et souvent y trouve empathie et tendresse.

L’une des ouvrières, collègue d’Alexandra, le résume d’une phrase: “les mots, c’est bien, mais quand tu le vis, c’est autre chose”.

Au sommaire de l’Effet Papillon du dimanche 19 février

PAPY FAIT DE LA RÉSISTANCE de Olivier PONTHUS
Abdoulaye Wade, 86 ans dont 12 au pouvoir, va-t-il parvenir à se faire réélire, le 27 février prochain, à la tête du Sénégal…? Il y compte bien, en tout cas. Le chauve illustre, en bonne place dans le top 10 des plus vieux dirigeants du monde, se cramponne au pouvoir… et tant pis si l’opposition crie au coup d’état constitutionnel. Des manifestations, déjà plusieurs morts… cette présidentielle, la 10ème depuis l’indépendance, est bien loin du rêve républicain de Léopold Sédar Senghor.

GOOD MORNING VIETNAM de  Michael SZTANKE, Gaël CARON et Dung VO TRUNG
L’Effet Papillon, la suite. Plus attractif et plus compétitif que la Chine, c’est possible. Le Vietnam est en passe de devenir le nouveau dragon asiatique, un dragon qui n’arrête pas de cracher du cash et de la croissance, depuis que les communistes se sont convertis à l’économie de marché. Signe qui ne trompe pas : les investissements étrangers explosent, tout comme le PIB vietnamien. Mais concrètement, à qui profite ce miracle économique ? Papillon a rencontré quelques-uns de ces nouveaux capitalistes.

DE L’AUTRE COTÉ DU MUR de Stéphane AMAR et Hadrien GOSSET-BERNHEIM
Pour les travailleurs palestiniens, tous les moyens sont bons pour franchir le Mur qui sépare la Cisjordanie de l’état juif.  Chaque année, grâce à des failles et à des complicités, des dizaines de milliers de palestiniens viennent travailler clandestinement en Israël. Ils gagnent le double, voir le triple, dans les usines, hôtels et restaurants de leurs voisins. Des ouvriers anxieux, prêts à tout pour améliorer leur ordinaire, y compris à travailler sur les chantiers des colonies juives.

Pour revoir l’émission sur le site CANAL+ : L’EFFET PAPILLON

Pour retrouver l’Effet Papillon sur Facebook > c’est par ici !

Nouveau! L’effet Papillon sur Twitter!