« Un chef en prison » en Norvège, un film de Grégory Roudier, le 07/04 à 22h30 sur 13ème Rue

Il existe à 80 km au sud d’Oslo une île prison perdue au milieu d’un fjord. Une prison sans barreaux, sans caméras de surveillance… où les gardiens n’ont pas d’arme. Ici, pas de fouille, pas de détecteur de métaux… rien n’indique que l’on est dans une enceinte carcérale.

Sur ce gros rocher 70 gardiens surveillent 115 détenus. Des hommes condamnés à de longues peines venus préparer ici –à leur demande- leur retour dans le monde libre. Il n’y a aucune cellule sur l’île. Les détenus vivent dans des maisons. Une vingtaine répartie sur l’île. La colocation fait partie de la peine. On y apprend le vivre ensemble.

Jusqu’à 1984, l’île était un centre de correction pour mineurs délinquants. Aujourd’hui, c’est une prison écologique: bois, fruits, légumes, viande… Bastoy consomme tout ce que les détenus produisent.

Thierry Marx élabore son dîner avec Frank, un ancien pompier tombé pour homicide ; Kristofer, un ex toxico ; Rüne, un braqueur professionnel et Yann Erik, condamné pour trafic de stupéfiants. Pour être admis ici, ils ont rempli trois conditions : ils sont en fin de peine, ont fait preuve de bonne conduite et ont prouvé leur motivation.

Au menu du dîner : pavé de saumon, tournedos de taureau – élevé sur l’île – et crêpes garnies de pommes confites… Autour de la table, la magie opère et la parole se libère. Le directeur dénonce la tentation du tout sécuritaire ; les détenus se félicitent de pouvoir apprendre à être libre et tous défendent le projet de réinsertion développé sur l’île. Thierry Marx savoure cette expérience insolite.

Cette prison de basse sécurité est un concentré de culture norvégienne : ici la perpétuité n’existe pas et la notion de rédemption est inscrite dans le code génétique du pays.