« Il, Elle, Hen – La pédagogie neutre selon la Suède », le 7/02 à 23h10 sur Arte

Un documentaire de Chantal Simon et Richard Puech

En 1998, le gouvernement suédois lance un grand programme pour atteindre l’égalité des sexes dans tous les domaines de la vie sociale. Quinze ans plus tard, Lotta Rajalin fait figure de pionnière dans l’éducation à l’égalité. Avec les équipes pédagogiques de 2 des crèches qu’elle dirige, ils élaborent au quotidien une « pédagogie neutre ». L’un de ses outils : le pronom neutre « hen », qu’ils utilisent en plus du il et du elle.

Préexistant dans la langue suédoise mais inusité, il a été réinvesti, en écho à la langue finlandaise qui n’a ni « il » ni « elle » mais qu’un seul pronom personnel neutre, « hän ». Son objectif est multiple : ne plus marquer le genre attendu pour un métier – garçons et filles sont libres de se rêver électricien(ne) ou infirmier(e) -, protéger l’identité de quelqu’un, ou bien ouvrir cette possibilité à ceux qui ne se reconnaissent pas dans les pronoms il ou elle.

Justus, 5 ans, My, 4 ans, Lou, 2 ans sont a Nicolaigarden et Egalia. Ils peuvent rêver de tout, mais ne sont pas pour autant coupés du monde. Les suédois s’accordaient autour d’une pédagogie égalitariste. Mais le hen a levé le consensus, et fait débat dans la société. Leurs familles sont ouvertes sur ces questions et dans une société suédoise aux mœurs déjà plus égalitaire.

En France on dit qu’il y a des garçons et des filles, mais aussi des « garçons manqués » et des « femmelettes ».

En Suède on laisse les enfants libres de devenir le garçon ou la fille, l’homme ou la femme, qu’ils ont envie d’être, dans le stéréotype de leur sexe ou non: guerrières, pères poule, homme fort, femme de tête, princesse ou pompier.

Ce sont des enfants que l’on n’empêche pas d’être des petits garçons et des petites filles. Comme tous les enfants, ils jouent à apprendre à vivre, dans une société qui prône l’égalité par la liberté d’être soi, d’être différent les uns des autres, au delà des différences de sexe.